Gris est le nouveau noir ou quand 4 femmes de la mode arborent le poivre-sel naturellement

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Stylées, nous sommes toutes dans la trentaine et avons fait le choix de porter nos cheveux naturels. De plus en plus nombreuses sont les femmes qui affichent fièrement leur chevelure grise, bousculant ainsi les standards de mode et de beauté traditionnels qui associent la beauté à la jeunesse.

Entre les couleurs pastel et les looks appelés savamment « galaxie » ou « licorne », nous avons vu les nuances de gris devenir une des tendances capillaires les plus en vue ces dernières années, auprès d’adolescentes et de jeunes adultes et cela, bien avant que leurs « vrais » cheveux gris fassent leur première apparition. Se teindre les cheveux en gris est audacieux et je trouve ça très beau. Évidemment, cela n’implique pas le risque de paraître vieille ou démodée. Comme toute tendance cool, elle se dissipera pour faire place à d’autres.

Toutefois, qu’en est-il des femmes qui veulent vieillir au naturel? Il y a quelques mois, Chrissy Teigen faisait parler d’elle sur la twittosphère, car elle assumait ses nouveaux cheveux blancs et incitait ses fans à en faire de même. Oui, plusieurs actrices célèbres arborent leur crinière blanche : Helen Mirren, Glenn Close, Jamie Lee Curtis et Diane Keaton, pour ne citer que celles-là. Et bien que je les trouve toutes magnifiques, la représentation des femmes avec des cheveux grisonnants reste encore associée au vieillissement.

Teindre ou ne pas teindre, telle est la question!

Imaginez voir apparaître ses premières cheveux blancs à l’adolescence ou durant l’enfance!  Moi qui ai commencé à avoir des boucles blanches dès l’âge de 15 ans, j’ai longtemps cru que j’étais un cas isolé. Cependant, j’ai rencontré quelques femmes qui ont choisi de ne pas teindre leurs cheveux et qui évoluent toutes dans la mode, un domaine basé sur l’image. Alors, je vous présente trois femmes, y compris moi-même, qui ont décidé d’afficher pleinement leur chevelure dite poivre et sel.

Melissa St-Arnauld, photographe
« J’ai des cheveux blancs depuis l’âge de 14 ans. Cela ne m’a jamais causé de problème avec la perception de ma beauté. La raison pour laquelle je les colorais, c’était simplement parce que j’adorais le look cheveux très noirs. Vers l’âge de 30 ans, j’ai commencé à être un peu fatiguée de ce look et j’ai tenté à plusieurs reprises de les laisser pousser sel et poivre. À chaque fois, cela s’est avéré un échec car je détestais voir la transition et l’idée de me raser le crâne ne me plaisait pas tant que ça! C’est en 2018 que je me suis réellement décidée : on s’en moque de la transition! On passe aux cheveux courts et on les laisse pousser pour avoir une superbe chevelure! »

Salma Elfarrash, co-propriétaire de Super Awesome Funtime Vintage
« Un jour, j’ai réalisé que ma nature m’était inconnue, ce qui est une chose étrange à accepter. Il est devenu clair pour moi que, pendant toutes ces années où j’ai crié « je suis féministe! on se fou du patriarcat! », je me soumettais encore au regard masculin et à l’idée que la féminité devait être définie par ce qui est considéré comme sexy, jeune, voire presque enfantin. Laisser mes cheveux blancs pousser, mon mono sourcil ré-apparaître ou mes seins s’affaisser est pour moi un sentiment de rébellion contre ce moule dans lequel j’ai été brisée en morceaux et forcée d’entrer. Je veux me montrer telle que je suis, perturber ce discours et réclamer ma féminité. Je suis une femme naturelle et je me réserve le droit de faire ce que je veux avec mon corps à ma manière. »

Christelle Biteghe, créatrice et fondatrice de Waly Access
« C’est autour de mes 6 ans que j’ai eu mon premier cheveu blanc… Par contre, c’est dans la vingtaine qu’ils ont commencé à prendre leur place et à se faire remarquer. C’est de famille : ça vient du coté de mon père! Je suis persuadée que nous devons changer l’image de la beauté et la redéfinir telle qu’elle est ; c’est-à-dire, plurielle. Pour moi, garder mes cheveux gris, c’est non seulement un acte de liberté absolue, mais aussi un acte de rébellion. Alors lorsque l’envie folle de les teindre m’effleure l’esprit, je me dis : « Non, vous ne me définirez pas selon « vos » critères de beauté ».

Julieta Rosibel, moi-même
Me revoilà héhé! Comme j’ai commencé à avoir des cheveux blancs assez jeune, je n’ai jamais associé ces derniers à la vieillesse. Et j’ai compris bien vite que plus j’allais vieillir, plus mes cheveux allaient devenir gris et que c’était irréversible. Par conséquent, soit je l’acceptais à ce moment-là, soit cela me dérangerait pendant toutes les années à venir! Dans mon cas, ce n’est pas génétique. Malgré les commentaires reçus et même si l’idée a germé dans ma tête par le passé, je n’ai jamais eu recours aux teintures. Avoir fait ce choix, était et est toujours, une manière d’affirmer mon unicité et ma liberté de faire ce que je ressens sans égards au regard ni des femmes, ni des hommes. I did it my way! Mes cheveux sont clairsemés. Les reflets gris sont comme les rayons de la lune et je me sens belle. D’ailleurs, j’ai eu, le 1er janvier dernier, la surprise de voir apparaitre mon premier sourcil blanc!

Et si porter les cheveux blancs était entrain de devenir une petite
révolution chez les jeunes femmes?

À travers ce projet, j’ai voulu vous faire redécouvrir des femmes du milieu de la mode tout en défaisant l’idée reçue que nous devons cacher nos cheveux gris.  Vous rappelez-vous des nombreuses annonces de teintures L’Oréal avec Andie MacDowell dans lesquelles elle niait cette couleur en répétant : « Gris ? Mais quel gris? ». Et bien, le gris est le nouveau noir!

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Les photos de ce projet ont été réalisées par Melissa St-Arnauld Photographe. Un très grand merci à Patricia Dias qui a assuré le maquillage de Christelle ainsi que le mien.

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